L’économie japonaise s’est contractée de 2,1 % au troisième trimestre 2023 sur une base annualisée, marquant son plus fort ralentissement en deux ans, selon données rendues publiques par le Cabinet Office. Cette baisse est due à la hausse de l’inflation, à la baisse de la demande des consommateurs et à la faiblesse des exportations.
Cette contraction reflète une tendance instable qui a débuté avec l’apparition de la pandémie de Covid-19 début 2020. L’économie japonaise a depuis connu des périodes d’expansion économique suivies de contraction.
Demande des consommateurs et inflation intérieure
Un facteur important contribuant à la contraction a été la hausse de l’inflation intérieure, ce qui a freiné la demande des consommateurs. Le taux d’inflation, qui reflète le coût de la vie, a dépassé la croissance des salaires, entraînant une diminution du revenu disponible des consommateurs japonais.
Problèmes d’exportation
Les exportations, composante essentielle de l’économie japonaise, ont également souffert. La combinaison d’une demande mondiale faible et d’une production intérieure en baisse a entraîné une baisse des exportations nettes. Les exportations n’ont augmenté que de 0,5 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les importations ont augmenté de 1 %.
Dépenses en capital et secteur privé Consommation
Les dépenses intérieures en capital se sont contractées de 0,6% au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre. Selon Reuters, les analystes s’attendaient à une expansion de 0,3%.
En outre, la consommation privée a enregistré une baisse annualisée de 0,2 % au cours du trimestre. L’investissement des entreprises a également diminué, de 2,5 %.
Le rôle de la banque centrale
Cette contraction constitue un défi important pour la Banque du Japon et sa politique monétaire ultra-accommodante. La banque centrale s’efforce de dynamiser une économie longtemps en proie à la déflation avec des taux d’intérêt nuls ou inférieurs à zéro.
Compte tenu de la forte contraction, il est peu probable que la Banque du Japon envisage une quelconque hausse des taux d’intérêt dans un avenir proche. L’instabilité financière provoquée par la contraction économique souligne les complexités auxquelles la banque centrale est confrontée lorsqu’elle envisage la faisabilité de sa politique monétaire.
Mesures gouvernementales
Le gouvernement japonais a récemment a introduit un plan économique de 13,2 billions de yens (87 milliards de dollars) visant à freiner la hausse du coût de la vie. Ce paquet devrait comprendre des subventions et des versements aux ménages à faible revenu pour compenser la flambée des factures d’énergie et de services publics.
Le Premier ministre Fumio Kishida a également fait pression pour un plan de relance de 17 000 milliards de yens (113 milliards de dollars), y compris des réductions d’impôts et des subventions aux ménages. Ce financement a récemment reçu l’approbation du Parlement et devrait contribuer à atténuer certaines des préoccupations économiques.
Regarder vers l’avant
La contraction économique du troisième trimestre souligne les défis politiques qui attendent le Premier ministre Fumio Kishida et le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda. Le programme économique du gouvernement et l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie pourraient apporter un certain répit, mais des mesures plus robustes pourraient être nécessaires pour garantir la stabilité à long terme de l’économie.